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L'interview de Déborah Janicek, membre de we are_ par Eric Newton

11 Déc 2020
L'interview de Déborah Janicek, membre de we are_ par Eric Newton

Déborah Janicek, membre de we are_ depuis quelques mois nous présente Dualist, la marque qu’elle a fondée, après une riche carrière dans la mode en passant par Kookaï, Gérard Darel, Dior…

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Des maisons de mode à un projet de création de marque

Déborah – C’est un chemin, j’ai une histoire familiale qui fait que j’avais très envie d’entreprendre depuis le début : je suis fille et petite-fille de commerçants dans la lingerie féminine : le commerce et le fait d’entreprendre, j’avais ça dans le sang. J’avais déjà lancé une marque de lingerie féminine à la sortie de mes études basée sur un business model tupperware : je faisais des réunions avec des petites culottes ! J’ai fait donc ça pendant 2 ans et ensuite j’ai voulu avoir un parcours plus corporate et apprendre dans des grandes structures le développement produit et la direction générale.

Chemin faisant, j’avais toujours en tête de créer mon propre projet. L’élément déclencheur a été de sentir le bon moment, ça a été aussi une rencontre avec mon associé actuel et une vision claire de ce que je voulais faire.

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La marque et ses valeurs eco-responsables

Dualist c’est une marque spécialiste de l’outerwear (parkas, doudounes, vestes…), qui apporte une nouvelle vision du produit avec une mode engagée sur le plan éco-responsable et une vision plus urbaine et parisienne par rapport aux produits très sports et techniques du marché. Dualist apporte aussi des valeurs de dualité à la fois dans la marque car on fait se rencontrer la mode et l’éco-responsabilité et à la fois dans le produit car toutes les doudounes sont réversibles. On a un look parka d’un côté et un look doudoune de l’autre, avec un mix de matières intéressant, ce qui permet d’avoir une approche du vêtement un peu plus pérenne car il y a toujours un côté intemporel qui ne va pas se démoder.

L’éco-responsabilité fait partie des éléments déclencheurs dans ma démarche de création de Dualist. Pour moi il était impensable de ne pas prendre en compte le fait que l’industrie de la mode est très polluante. On a d’autres façons de faire et je voulais faire partie de ce mouvement. J’ai décidé tout d’abord de ne pas utiliser de fourrure animale sur les capuches. Aussi, le garnissage est fait à partir d’un duvet écologique qui ne vient pas de la plume d’oie ou de canard mais de maïs fermenté et de plastique recyclé.

Pour moi l’éco-responsabilité, c’est d’abord le choix des matières et des matériaux, et comme on n’est jamais éco-responsable à 100%, la deuxième étape est de s’engager à progresser constamment. Je travaille en ce moment sur une capsule ou une collection issue de l’upcycling : on se servirait de chutes de tissus d’usine au lieu de fabriquer de nouvelles matières. Dans le cadre de ce projet, je suis en relation avec l’école Casa93 qui forme des jeunes sans diplômes et qui les aide à se réinsérer. Il y a donc aussi une dimension sociale qui fait partie de l’éco-responsabilité. On mêle la jeunesse, la créativité, les missions sociales et une progression dans les méthodes de fabrication. C’est plus facile quand on est petit de s’écrire ces engagements car quand on est une marque établie, il est beaucoup plus compliqué de faire bouger les méthodes de fabrication, les coefficients de marge etc.

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Les projets futurs

Les produits Dualist sont disponible sur mon e-shop dualist.fr, j’ai aussi une boutique rue du Four dans le 6ème arrondissement de Paris et je suis également présente dans pas mal de grands magasins (Printemps, Galeries Lafayette, Citadium). Dualist a tout juste un an. J’ai la particularité d’être rattachée à un groupe industriel, ce qui est aussi une nouvelle façon de faire. Cela me permet d’aller un peu plus vite car j’ai accès à toute l’infrastructure de back-office / supply chain et aux moyens financiers et humains qui me permettent d’avancer.

J’ai démarré tout récemment le développement international en Europe et aux US. Mon ambition est de me développer en Asie : je travaille en ce moment sur un partenariat avec la Corée qui est un très gros marché de l’outerwear (parce qu’il fait très froid) ! 2021 sera donc l’année du développement en Asie et sur le digital pour accélérer la notoriété de la marque grâce aux outils magiques que sont les réseaux sociaux notamment.

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Rencontres chez we are_ et attentes du club

Déborah – Si je devais rencontrer une personne chez we are_, ce serait Marie Gas de chez By Marie parce que j’aime beaucoup son approche très exclusive et créative. Elle a toujours su sélectionner les bonnes marques dans ses boutiques, elle a toujours de très jolies collections elle-même donc ça m’intéresserait beaucoup de la rencontrer. Ce que j’aime chez we are_, c’est ce lieu physique très agréable pour la réflexion et l’échange avec cette population réunie autour des industries créatives. Cela ne fait pas longtemps que je suis membre, mais ce que j’aimerais c’est rencontrer plus facilement les autres membres de chez we are_ avec des intérêts communs et créer des ponts entre les différents membres.

Eric – C’est un de nos enjeux sur 2021 : créer encore plus de porosité entre les membres, entre les mondes, entre les industries, faire en sorte qu’on partage beaucoup plus. L’inclusion est aussi dans le fait de mieux mixer et d’acculturer tout le monde à ce que fait le voisin. Si on était un peu plus dans cette démarche d’écouter les autres, on s’en porterait sans doute mieux !

Déborah – C’est sûr qu’on a tout à gagner à échanger avec des personnes d’autres secteurs. Cela nourrit toujours énormément je trouve de partager et de créer ces fameux ponts !

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We are