Joe Bel
On dit que la voix est un miroir de l’âme. Aussi y a-t-il de la mélancolie et du soleil, de l’assurance et de la douceur dans celle de la songwriteuse Joe Bel : née d’une famille cosmopolite, elle grandit à travers ses expériences de voyages entre les Alpes françaises (où elle a vu le jour), la mer Méditerranée, sur laquelle ses parents navigateurs l’embarquent avec eux dans son enfance pendant presque un an, et l’Amérique du Nord, au sein de sa famille immigrée de Grèce et de Turquie depuis plusieurs générations sur la côte est des États-Unis.
À ce goût de la découverte se mêle celui de la musique qu’elle explore dès l’enfance : il y a un piano à la maison, et les vinyles de Paul McCartney, George Harrison, Otis Redding, ainsi que les chants traditionnels judéo-espagnols chers à la famille tournent en boucle.
Instinctive et autodidacte, Joe fait ses tous premiers pas sur scène seule à la guitare en 2012, juste après la naissance de son premier enfant à l’âge de 23 ans. Un grand bouleversement en entraînant un autre, quelques mois plus tard, Asaf Avidan découvre sa soul folk envoûtante et lui offre toutes les premières parties de sa tournée européenne, jusqu’à l’Olympia de Paris ! S’ensuit « Hit the Roads » en 2015, un EP remarqué, qui l’emmène à nouveau sur les routes d’Europe, en Belgique, Suisse, Allemagne, Norvège, jusqu’au plus grand festival du continent en Hongrie à Budapest (Sziget Festival), pour finir au Japon à Tokyo, en tournée en 2016. Le disque fait parler de lui, et d’autres horizons s’ouvrent ainsi à Joe : la chanson-titre « Hit the Roads » est choisie pour accompagner la campagne de la marque Longchamp avec Alexa Chung, réalisée par Peter Lindbergh, et au cinéma, elle interprète une chanteuse en devenir aux côtés de Manu Payet dans le film « Tout pour être Heureux », dont la Bande Originale, composée de plusieurs de ses titres, se hisse en première place des ventes B.O. en France.
À l’heure d’enregistrer son tout premier album, c’est vers le Canada et la ville de Montréal qu’elle se dirige naturellement : une ville bilingue, pétrie à la fois de chanson francophone et de folk nord-américaine, qui l’accueille chez le réalisateur Marcus Paquin, collaborateur notamment d’Arcade Fire ou de The National.
Elle donnera plus de cinquante concerts au Québec depuis la sortie de l’album « Dreams » en 2018. Quelques années plus tard, les chansons intimes et solaires de Joe Bel ne cessent de tracer leur route et de séduire de nouveaux publics, cumulant plus de 35 millions d’écoutes et touchant aujourd’hui dix fois plus d’auditeurs qu’à la sortie du disque.
En 2020, attendant son deuxième enfant, elle se lance dans l’écriture de son deuxième opus, « Family Tree » : une exploration à la recherche de ses origines multiples, alliant folk, mélodies entêtantes et couleurs méditerranéennes. À travers un son toujours organique, en anglais et en français, mais également en ladino, ancien espagnol que parlait encore son grand-père, elle choisit de se dévoiler un peu plus, dans un album qui invite au voyage de la transmission entre les générations.
Et c’est donc en famille, après la naissance de leur enfant, qu’elle enregistre et arrange ses nouvelles chansons avec le réalisateur et pianiste Julien Jussey, au studio la Ciergerie à Lyon, lieu atypique et attachant où aiment s’arrêter les musiciens de passage dans la capitale des Gaules pour enregistrer avec lui et filmer leurs nouvelles compositions (Archive, Other Lives, Altin Gun, Bathazar, Bertrand Belin).