Table ronde littéraire "Mythes au féminin et au masculin" - we are_ Lille

Nous avons l’honneur de vous inviter à la soirée table ronde littéraire autour du thème « Mythes au féminin et au masculin » en collaboration avec la nouvelle maison d’édition engagée et indépendante Reconnaissance. Cette table permettra de présenter les deux nouvelles collections de cette maison « Mythes au féminin » et « Mythes au masculin », qui ensemble racontent les mythes célèbres du point de vue de celles et ceux qui sont généralement considérés comme des personnages secondaires. Pour aborder cette thématique, les auteurs et autrices Hafid Aggoune, Lenka Hornakova-Civade et Isabelle Siac seronts présents pour présenter leur travail, se questionner et échanger avec vous.
Déroulé de la soirée :
18h00 : Accueil des participants
18h30 : Table ronde sur les mythes au féminin et au masculin en présence des 3 auteurs : Hafid Aggoune, Lenka Hornakova-Civade, et Isabelle Siac.
19h30 : Q&A Suivi d’une séance de dédicaces
Résumé des livres

Le mari de la comtesse de Ségur : Dans ce roman historique, Eugène de Ségur, mari de la célèbre autrice des Malheurs de Sophie, partage avec nous son histoire. Celle d’un homme marqué par le poids de son héritage et la honte du suicide de son père. Celle d’un homme qui, malgré ses doutes et remises en question, a assuré dans l’ombre la gloire de sa femme et la fortune de Louis Hachette.
Dans une France du XIXe siècle tout aussi hésitante que notre protagoniste, Eugène est en proie à l’errance. Sa rencontre avec la russe Sophie Rostopchine marque un tournant décisif. Il l’épouse à vingt ans et fonde avec elle une famille, mais ni l’un ni l’autre ne trouve leur place dans la monarchie corsetée d’après Napoléon Ier. Tourmenté par sa rancœur envers une mère infidèle, Eugène multiplie lui-même les aventures. Sa jeunesse est traversée d’incertitude, de culpabilité et de quête de sens.
Comment va-t-il surmonter ses démons, et accomplir son destin, pour faire entrer son noble nom dans la modernité ?

Moi, Europe : Café de la gare. Une femme commande un café. Regard à la fois curieux et distant, comportement empreint d’une certaine retenue. Elle s’appelle Europe. Ce prénom n’est pas qu’un hasard ou une coquetterie : c’est toute une histoire. C’est son histoire.
Dans Moi, Europe. Femme, déesse, continent, Lenka Hornakova-Civade imagine une Europe à la fois femme et allégorie, narratrice d’une histoire où le mythe dialogue avec les réalités d’hier et d’aujourd’hui, et où se croisent littérature, mythologie, géographie et philosophie.
Sur un ton tantôt introspectif, tantôt acéré, Europe nous emmène dans son voyage intime et universel. Elle nous raconte son enlèvement par Zeus, revisite les cartes énigmatiques qu’ont fait d’elle la Renaissance, et questionne son identité au travers des regards posés sur elle au fil des siècles… et des passants de la gare qui l’apostrophent ou à qui elle parle dans toutes les langues.
Personnage complexe, traversé par les questions du pouvoir, de l’appartenance et du devenir, Europe n’est plus un symbole ou un territoire, mais une femme à part entière !

La belle-mère de Blanche-Neige : La reine-sorcière est un personnage récurrent des contes, à qui personne n’a jamais donné la parole autrement que pour la faire éructer de rage et la défigurer de vengeance. Même celle de Kirikou, plus politiquement correcte car dans le fond gentille, est calquée sur le schéma ancestral de la femme-dragon que seul un preux et sage chevalier peut mettre au pas. Ce qui la motive, son point de vue – contre-champ du conteur qui l’a créée sorcière – reste un mystère.
Parmi celles qui auraient beaucoup à dire, la belle-mère de Blanche-Neige incarne l’hyper narcissisme féminin, qui ne gère la contrariété que par la folie furieuse. Elle condense dans nos imaginaires la puissance destructrice de la marraine de la Belle au bois dormant, l’ambiguïté de maquerelle de celle de Peau d’Âne, et la rivalité intemporelle de la step mother – deuxième épouse du père.
A l’écouter parler, dans le huis clos de la prison pour femmes où le Prince et le Roi l’ont fait jeter, on va s’apercevoir que cette belle-mère mythique est en réalité plus proche d’une Marylin Monroe en panique que d’une jalouse sanguinaire. Encouragée par ses codétenues, qui l’ont adoptée mais ne la ménagent pas, elle pourra dire sa terreur de l’invisibilité, et son désespoir que l’histoire de la femme réduite à un objet de désir se répète pour Blanche-Neige.
Nous la verrons tenter de dénouer les fils de sa tragédie pour finalement organiser sa défense au procès à charge mené contre elle par deux procureurs redoutables : les frères Grimm.
À propos des auteurs

Hafid Aggoune, écrivain, artiste et collectionneur d’art digital, Hafid Aggoune est l’auteur de plusieurs romans dont Les Avenirs (Storylab), Quelle nuit sommes-nous ? (Farrago), Rêve 78 (Gallimard) et Anne F. (Plon). Ses textes, philosophiques et poétiques, interrogent l’individu, la quête de soi et notre regard sur le monde.
Ses ouvrages ont été récompensés par plusieurs prix littéraires, salués par la presse et plébiscités par les libraires.

Lenka Hornakova-Civade est née en 1971 en Tchécoslovaquie, actuellement République Tchèque. Écrivaine, scénariste, peintre, elle publie d’abord dans sa langue maternelle plusieurs livres, des chroniques et des nouvelles pour la Radio Tchèque et différents hebdomadaires ou mensuels. À partir de 2016 elle écrit directement en français. Ses livres ont obtenu de nombreux prix littéraires, notamment le Prix Renaudot des lycéens en 2016 pour Giboulées de soleil (Alma éditeur). Le dernier recueil auquel elle a participé Filles de l’Est, femmes à l’Ouest (Intervalles édition) a été diffusé en podcast par France Culture.

Isabelle Siac exerce aujourd’hui comme psychologue et psychothérapeute. Elle est notamment l’autrice de Des ambitieux (roman, JC Lattès, 2010), Le talent ou la vertu (roman, Belfond, 2016) ou En finir avec l’hystérie (prétendument) féminine (essai, Plon, 2023).
Lieu : we are_ à Lille - 22 Place Louise de Bettignies 59800 Lille
